vendredi 4 janvier 2008

Certainement pas au niveau du compte en banque ...

profil
L’Egyptien Amr Shabana, Federer du squash
Championnat du monde par équipes.
De notre correspondante au Caire CLAUDE GUIBAL
QUOTIDIEN : vendredi 7 décembre 2007


Ils sont rares les sports où l’Egypte part favorite d’un championnat du monde. Comme ça, on dirait même qu’il n’y en a qu’un : le squash, dont le Mondial par équipes a débuté hier à Madras (Inde). L’Egypte y est tête de série numéro 1, emmenée par un génial gaucher de 28 ans, Amr Shabana, incontestable numéro 1 mondial, qui a remporté dimanche aux Bermudes son troisième titre mondial individuel (après 2003 et 2005) en dominant le Français Grégory Gaultier en finale.



Sur le même sujet



Antistar. A l’instar d’un Federer, dont chacun guette les signes d’un éventuel déclin, Shabana reste bien le patron. Champion du monde par équipe à 20 ans, Shabana a pris son temps pour gravir les échelons en individuel. La faute, peut-être, à une condition physique un peu juste, ou à une enfance gâtée, lui qui vient d’une famille bourgeoise cairote, et s’est essayé au tennis, au badminton et au ping-pong avant de suivre l’exemple de sa mère, ex-internationale, en choisissant le squash. Un sport populaire en Egypte, où le président Hosni Moubarak en a longtemps été l’un des pratiquants les plus illustres. Joueur rapide et technique, redouté pour ses coups imprévisibles, Shabana a aussi eu du mal à sortir de l’ombre d’Ahmed Barada, star du squash égyptien jusqu’à sa retraite prématurée en 2001, après avoir été poignardé par un déséquilibré. Mais le travail et le talent ont fini par payer : en 2003, il devient le premier Egyptien à décrocher le titre de champion du monde, puis la place de numéro 1 mondial deux ans plus tard.

Cette saison, Shabana, l’antistar qui fuit les médias, a justifié son statut, malgré la résistance des anciens, comme le Français Thierry Lincou ou l’Australien David Palmer. Mais il a surtout dû calmer les ardeurs des jeunes loups : Gaultier, bien sûr, mais aussi son compatriote Ramy Ashour, déjà numéro 2 mondial à 20 ans et promis à des lendemains qui chantent s’il ne se brûle pas les ailes (1), comme tant de sportifs égyptiens.

Fair-play. Dans une discipline où la hiérarchie est rapidement remise en question, le désormais triple champion du monde devra encore s’employer l’an prochain. Et les défis ne manquent pas : Shabana reste loin du record de six titres mondiaux de la légende du squash pakistanais, Jahangir Khan. Il rêve toujours de voir le squash aux Jeux olympiques. Il n’a jamais inscrit non plus son nom au palmarès du British Open, le plus ancien et le plus prestigieux des tournois, où il a échoué cette année face à Gaultier. Comme il avait perdu contre le Français l’an dernier en demi-finale de «son» championnat du monde, organisé au pied des pyramides. Un échec cruel pour l’Egyptien, qui rêvait tellement d’une consécration devant ses supporteurs. A tel point que Gaultier, l’un de ses meilleurs amis sur le circuit, s’était senti obligé de s’excuser auprès du public, au terme d’un match d’un fair-play exemplaire.

(1) Vainqueur des Super Series Finals (l’équivalent des Masters en tennis), Ashour, blessé, a déclaré forfait à Madras.


source : libération.fr


Aucun commentaire: