dimanche 24 juin 2007

Leçons apprises : Peter Nicol

Essai de traduction du message d'hier. Soyez indulgents avec le traducteur mais n'hésitez pas à le corriger il vous en sera reconnaissant.


Les sportifs de très haut niveau se soumettent à des tests physiques et mentaux qui nous donneraient, simples êtres humains que nous sommes, des cauchemars.

Mais la conséquence de ces expériences peut être un discernement unique dans le sport et dans la vie en général.

Dans cette nouvelle série, nous interviewons des sportifs britanniques, hommes et femmes, célèbres pour, dans leur sport, avoir porté la préparation et la stratégie à des niveaux incroyables.

Rétrospectivement, chacun d’entre eux a identifié les 10 leçons principales que leur carrière sportive leurs a enseignées.

Après Steve Backley, nous nous consacrons maintenant à la légende du squash : Peter Nicol.

EN TOUTES CIRCONSTANCES, APPRECIEZ CE QUE VOUS FAITES

J'ai toujours voulu tout gagner, et si je perdais, j’avais beaucoup de mal à être heureux - je souhaitais revenir en arrière et travailler pour être meilleur, pour battre cette personne.

Cela m'a pris du temps pour apprendre qu’il faut prendre du plaisir dans le processus, apprécier le jeu, l’entraînement, la victoire et la défaite.

Je me souviens de ma défaite en finale du British Open 1997 contre Jansher Khan, en deux heures et sept minutes. J'ai été épuisé, il y avait des tas de décisions de l'arbitre que j’estimais fautives, et Jansher se mettait dans mon chemin, me bloquait et me causait toutes sortes de problèmes.

Mais dans la minute où j’ai quitté le court, j'étais bien. J'avais fait le mieux que je pouvais, j'avais donné tout ce que j’avais, et j'étais content.

Quand j'étais plus jeune, si je perdais, c'était mauvais. Mais c’est faux - cela fait partie du processus. Apprécier le trajet, la victoire ou la défaite.

JUGEZ VOUS CORRECTEMENT

Adaptez votre comportement aux circonstances – ne suivez pas aveuglément des directives strictes.

Il y a environ quatre ans j’ai traversé une période difficile, parce que je ne voulais plus être purement un joueur de squash et j’essayais de vivre aussi. J'essayais de découvrir qui j'étais.

J’étais inscrit dans un tournoi à New York, et je souhaitais jouer au squash, mais la chose la plus importante était que je voulais m’amuser.

Je sortais jusqu’à cinq heures du matin tous les jours, me faisant simplement plaisir. Je me levais à deux heures de l’après-midi, me secouais légèrement, me réhydratais, m’alimentais honnêtement et retournais au lit.

Je me levais à dix-huit heures, mettais mon équipement de squash et sortais pour aller jouer. Je terminais mon match et filais directement faire la fête.

C’est le seul tournoi où j’ai gagné tous mes matchs 3-0.

Maintenant vous ne pourriez pas continuer à faire cela. Mais j'étais si heureux et détendu que je pouvais sortir et m’amuser et jouer librement.

Cinq matchs en suivant, sans perdre un set, c’était le meilleur tournoi que j’aie jamais joué.

REGARDEZ TOUJOURS VOTRE ADVERSAIRE DANS LES YEUX

Vous ne devez pas le faire de façon agressive ou conflictuelle – observez-le simplement pour voir ce qu’il va se passer.

En 1996, au World Open qui se déroulait au Pakistan, Ahmed Barada me battait sérieusement. Je me souviens avoir pensé qu’il fallait faire quelque chose pour changer ça.

Une chose que je savais était que, en raison de la manière il jouait, il a gêné des personnes, et les autres joueurs ne l'aimaient pas. Il était très solitaire.

Donc, après chaque point, je m’arrêtais et je le regardais. Je le regardais un peu fixement et voyez ce qui lui arriva.

Après la cinquième ou la sixième fois , il s’arrêta et dit : « Quoi ? Quoi ? Que regardes-tu ? »

Et je sus à ce moment que j’avais gagné. Cela paraît cruel maintenant, mais c’est le sport, c’est une bataille.

Il a fait beaucoup de choses moins gentilles pour gagner des matchs. Un jour, au Caire, il m’a cisaillé les jambes par derrière.

C’est en le regardant, en me montrant moi-même et aussi, voyant ce qu’il avait à offrir, que je l’ai battu. Il a arrêté de jouer peu de temps après.

ECOUTEZ TOUT LE MONDE

Même les joueurs du club, je les écoutais. Parce qu’ils pouvaient voir les choses à un niveau simple, basique, ils étaient parfois capables de repérer des choses que les coachs ne voyaient pas.

Quelques fois des joueurs du club m’ont abordé en me disant par exemple : « Pourquoi fais-tu ça avec ton pied arrière quand tu vas vers le coin avant gauche ? » et je disais « Je fais quoi ? »

Je regardais la séquence video et réalisais : « ah, cela veut dire que je ne me déplace pas aussi bien à partir de là.»

Une simple conversation avec un joueur de club m’a permis d’identifier quelque chose que j'avais fait toute ma carrière, l'adapter et m'améliorer en conséquence.

Vous ne devez pas prendre en considération tout ce qui est dit mais vous connaître suffisamment pour filtrer et faire ce qu’il y a de meilleur pour vous.


SAVOIR COMMENT ET POURQUOI VOUS PREPARER

Si toute votre préparation s’est déroulée parfaitement, c’est géant. Mais la majeure partie du temps, elle n'aura pas suffi.

Votre préparation doit s’adapter à votre état d’esprit.

Quand je participais aux Super Series, je jouais très mal, j’étais extrêmement fatigué et j’avais perdu au premier tour des deux derniers tournois.

Que faire ? Sortir, s’entraîner, s’étirer ? ou, a contrario, se relaxer, dormir, et se lever cinq minutes avant le match, prendre sa raquette et se rendre sur le court ?

Je choisis la deuxième solution parce que, physiquement, émotionnellement et mentalement je n’aurais pas pu réaliser correctement la première.

J'ai compris d'où je venais, ce dont j'étais capable et ce qui m’étais nécessaire. Et cela a fonctionné - j'ai gagné le tournoi.

EXCELLER DANS L’ADVERSITE - SE SURPASSER FACE A LA DETRESSE

Vous serez toujours mis en présence de problèmes. Je pense que j’ai joué une quantité de matches dans ma vie pour lesquels j’étais parfaitement prêt et préparé à jouer à mon meilleur niveau.

Vous devez comprendre cette épreuve et ensuite vous surpasser. Au Caire, pour la finale du World Open, il y avait 5.000 Egyptiens supportant Ahmed Barada et cinq personnes qui m’encourageaient.

Que devais-je faire ? Essayer de les ignorer ? Cela n’aurait pas fonctionné, parce qu’éventuellement ils seraient passé sur moi.

J’acceptai donc le fait qu’ils l’encouragent et l’utilisai à mon avantage.

SURENTRAINEMENT

N’importe quel médecin ou préparateur physique ou expert en sciences du sport va hurler si vous faites ceci – mais pour moi, c’est très, très important.

Si vous ne le faites pas, vous ne connaîtrez jamais vos limites.

En 1995, avant le World Open de Barcelone, je n’ai pas mangé pendant cinq jours à cause d’une intoxication alimentaire. Tout ce que je pouvais assimiler, c’était de l’eau sucrée.

Le commun des mortels n’aurait pas joué. J’ai atteint la demi-finale et c’était 1-1 contre Peter Marshall. J’ai tenu une heure et puis je me suis effondré.

J’ai ensuite été malade pendant six mois. Ce n’était pas la bonne solution mais c’est un exemple pour vous montrer jusqu’où on peut se forcer.

Dépassez vos limites. Et ensuite, poussez encore.


SOYEZ TOTALEMENT HONNETE

C’est la chose la plus importante pour un athlète. Si vous n’êtes pas honnête, tout va se désintégrer – entraînement, matchs et préparation.

A l’entraînement, c’est de savoir , en toute occasion, ce qui marche correctement et d’être votre critique le plus cruel quand tout se déroule correctement ou pas.

Si vous ne le faites pas, cela vous poursuivra et hantera votre esprit, que ce soit un point sur mille, cela peut arriver au match point de la finale du World Open.

Mais cela reviendra.

SOYEZ VOUS-MEMES

Si vous pouvez vous réaliser, vous pouvez atteindre votre but quel qu’il soit. Par contre, si vous vous mentez, vous vous rendez la tâche extrêmement difficile.

J’ai découvert que si j’essayais de paraître – par exemple, vraiment agressif ou flamboyant – cela ne marchait pas.

Je me souviens avoir joué contre Rodney Eyles, un Australien qui était un véritable combattant.

Il cherchait la confrontation – il m’abordait et me disait des choses. Je me contentais de le regarder.

Nous avons joué trois fois d’affilée. Il a gagné le premier match, mais seulement parce qu’il a pris un temps de repos qui n’était pas permis dans le cinquième set.

J’étais bouleversé parce que j’estimais qu’il m’avait escroqué. J’ai gagné le deuxième match 3-2 et c’était de nouveau un véritable combat.

Si il gagnait le dernier match, il devenait numéro un mondial. Il était bien dans son match au moment où il fut atteint de crampes et il ne pouvait pas retirer la main de sa raquette.

Nous étions nous-mêmes et chacun respectait l’autre. Lorsqu’il me fit part de son état et me demanda de l’aider à retirer la main de sa raquette, plutôt que d’aller me cacher dans mon coin, je l’ai fait.


TOUJOURS TERMINER

A l’entraînement, si vous projetez de faire dix exercices, faites en dix. Ou onze. Ou douze. Mais jamais neuf.

Si vous faites moins, c’est le début de la bérézina. Si vous ne terminez pas une session, vous abandonnerez ici et là parce que vous êtes fini.

Il y aura toujours des excuses – ou vous êtes blessé, fatigué, ou vous avez fait quelque chose de dur la veille – n’importe quoi. C’est tout sauf pertinent.

Je ne me suis jamais défilé et je ne l’accepterais pas de quelqu’un avec qui je travaille.

Vous devriez aussi toujours terminer votre match ou votre compétition, spécialement si vous êtes blessé ou malade ou que vous êtes en train de perdre de façon humiliante.

J’ai vu énormément de joueurs abandonner ainsi contre moi. Ils savaient qu’ils n’avaient aucune chance et s’inventaient une maladie ou une blessure.

Mais, indépendamment du respect pour vous-même, autant que n’importe quoi, vous devrez passer par ce processus, pour rester là lorsque vos limites auront été atteintes.

Serrez la main de votre adversaire en le regardant dans les yeux. Terminez votre match, quelles que soient les circonstances.



1 commentaire:

Isabelle dite Zaza a dit…

Merci, et merci encore.
Je prends note de certains conseils et essayerai de les appliquer... en 10 commandements aussi.
Très grand joueur à la simplicité exemplaire.
J'adooooore.

Merci.