clipped from www.lesoir.beA chaque match de Henin à Paris, nous donnons la parole à quelqu'un de son proche entourage, ou qui a croisé un jour son chemin lorsqu'elle n'était encore qu'une fille comme une autre. Aujourd'hui, Fabienne Manandise, responsable de l'association « Les Vingt Coeurs de Justine ».
« Ma première rencontre avec Justine remonte à l'exhibition de 2003 contre Yannick Noah à Forest-National. Elle voulait lancer sa propre fondation mais ne savait pas trop comment s'y prendre. J'étais venue avec un groupe d'enfants malades et je me souviens que Justine s'était prise d'affection pour Maud, une petite fille décédée depuis.
Notre plus gros fou rire remonte à notre voyage de l'an dernier à Tenerife. Elle arrivait en droite ligne de Wimbledon où elle venait de perdre la finale et nous sommes directement partis en voilier. Il y avait un groupe d'enfants, quelques accompagnateurs, Justine et Pierre-Yves. Tout le monde a été malade ! Justine n'était pas au mieux et elle a décidé d'aller à l'avant du bateau pour éviter le pire. Les enfants riaient tellement qu'ils en ont oublié leur mal de mer !
L'an dernier, elle a remporté à Roland Garros une victoire spéciale. Elle a rappelé récemment qu'elle avait eu envie d'aller au bout du tournoi pour quelqu'un qui lui était cher et qui a disparu peu de temps avant le tournoi.
Il s'agissait de Massimo, un garçon atteint d'un cancer. Quelques mois plus tôt, il avait eu de grosses difficultés respiratoires. A l'hôpital, il m'a demandé d'appeler Justine car il voulait absolument lui parler. Elle était aux Etats-Unis, à Miami je crois. Je ne savais pas quoi faire parce que c'était encore la nuit là-bas. J'ai finalement décidé d'appeler parce qu'il s'agissait d'une circonstance exceptionnelle. Elle a compris et m'a dit quelle prenait une douche et un café et qu'elle rappellerait quand elle serait prête. Quand elle l'a fait, j'étais à l'hôpital à côté de Massimo. Je les ai laissés seuls et ils ont parlé pendant un quart d'heure. Il y a eu des larmes mais aussi des rires. Deux heures plus tard, Massimo décédait.
Justine et moi avons pris ensemble le pari de ne pas tricher. C'est une fille remplie d'amour et de partage qui donne ce qu'elle peut quand elle le peut. J'avais prévenu Justine avant qu'elle s'engage parce que, des enfants, nous en perdons beaucoup. Je lui avais dit qu'on finissait toujours par s'y attacher. Où qu'elle soit dans le monde, quand un enfant ne va pas bien, je la préviens. Bien sûr, si elle est en finale, je ne vais pas lui annoncer avant. Cette année, à la fin juillet, elle rejoindra encore une fois le camp de vacances qui aura lieu en Suisse. Justine, tous les enfants de l'association l'adorent. Le lien est très fort. Y en a même qui se lèvent au milieu de la nuit pour la voir jouer ! »
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